Bien procéder lors d'un accompagnement
à la toilette

C’est un moment privilégié pour la relation d’aide et un temps thérapeutique, mais c’est aussi un moment sensible pour le déclenchement de troubles psycho-comportementaux.
 
La toilette est un acte d’hygiène de la vie quotidienne et peut se pratiquer:
  • Au lavabo, lorsque la personne peut participer...
  • Assis : sur un fauteuil, tabouret, chaise, si la personne à un degré de participation, qui peut bouger par exemple...
  • Au lit si la personne ne peut pas participer : contre-indication médicale après une opération, par exemple.
  • Dans tous les cas, il faut tenir compte de l’état de la personne : dépendance, fatigue, état physique, mais également psychique...moral. Donc, nous devons nous adapter à la situation.
     
    Il est recommandé :
  • De respecter l’horaire souhaité par le résident et en fonction de vos disponibilités (Accord mis en place lors de son entrée en général). Si cela n’est pas possible (rendez-vous médical, urgence…), aller prévenir le résident la veille si possible et avant l’heure effective de la toilette. Le but est au travers de vos explications, est de le rassurer et de maintenir sa confiance. Eviter de décaler son horaire de toilette trop souvent car cela risque aussi de le déstabiliser et vous perdriez aussi sa confiance. Nous n’avons pas la même faculté de compréhension à 30/40 ans qu’à 80 ou 90 ans (à cela s’ajoute les pathologies diverses), donc ne pas hésiter à demander à la personne si elle a compris nos explications (la faire reformuler par exemple). Si la personne a des problèmes d’audition, ne pas hésiter à s’approcher plus près, parler un peu plus fort et articuler, se mettre face à elle (capter son regard) et à son niveau pour faciliter la communication.
  • D’aborder la toilette comme un soin et un temps privilégié pour la relation (se présenter, préparer votre matériel, les vêtements, veiller à la température de la pièce, de l’eau…). Procéder avec douceur et calme pour rassurer la personne, la mettre en confiance.
  • De préserver l’autonomie de la personne (Toilette et habillement). Prendre le temps, permet à la fois de ne pas faire à la place de la personne mais d’accompagner son geste tant que cela reste possible et permet aussi de mieux respecter l’intimité des personnes. Cela permet aussi de prévenir les troubles psychologiques et comportementaux.
  • De nommer les objets, verbaliser les gestes facilite la relation.
  • D’être vigilant à la douleur provoquée (soins, toilette, mobilisation…) en l’évaluant et en adoptant des mesures de prévention.
  • De laisser à la personne,  des possibilités de choix notamment de ses vêtements. Respecter ses goûts même si c’est dépareillé. Attention toutefois à la saison !.
  • De respecter les choix de la personne dans les modalités de la toilette : douche ou toilette au lavabo. Ne pas oublier que les personnes âgées qui sont nés entre les deux guerres ont connus la restriction. Les personnes qui ont vécues en milieu rural n’ont pas les mêmes habitudes qu’en milieu urbain. Si la personne a eu une douche la veille, elle n’est pas obligée d’avoir une douche le jour de votre accompagnement si elle ne le désire pas, sauf s’il y a un cas exceptionnel (selles importantes et donc explications à la personne de l’obligation d’une douche). Le but est que l’hygiène soit assurée.
  • De communiquer pendant la toilette. C’est à ce moment-là que vous allez recueillir des informations utiles pour vos accompagnements futurs, voire les réajuster. Cela permet aussi de répondre aux besoins et attentes de la personne. Attention, certains résidents préfèrent le calme, donc vous pouvez parler, mais pas trop afin de ne pas les agacer, les fatiguer. A l’inverse, ne pas parler peut provoquer une sensation de mal aise, de gêne. Il faut savoir trouver le juste milieu.
  • De penser à respecter l’intimité de la personne. Par exemple, lorsque la toilette du haut est terminée, vous pouvez aider le résident à enfiler un tricot de corps. De plus, cela lui évitera d’avoir froid. Lorsqu’une personne est assise nue sur une chaise, vous pouvez disposer sur ses jambes une serviette afin de recouvrir ses parties intimes.
  • D’adapter l’abord corporel de façon personnalisée afin de diminuer l’agressivité et l’inconfort.
  • D’adapter sa pratique à la demande/habitude de la personne aidée. Par exemple, une personne ne veut pas qu’on lui savonne le visage, car elle ne l’a jamais fait. Par contre, elle a l’habitude d’appliquer une lotion nettoyante. Rappel : Pour les personnes âgées atteint de la maladie d’Alzheimer, ne jamais débuter la toilette par le visage !
  • De ne pas recourir systématiquement à des protections et de porter une attention particulière à la prévention de l’incontinence en proposant d’aller aux toilettes fréquemment, laissant les toilettes accessibles, en les identifiant bien à l’aide de différents logos (si cela est nécessaire selon la pathologie).
  • D’aborder la question des protections avec la personne et éventuellement ses proches, et ce de façon anticipée pour éviter toute action maltraitante, mais aussi afin d’éviter un changement de comportement chez la personne (dévalorisation). Il faut toujours expliquer que l’on va mettre une protection et si la personne ne veut pas, il faut lui expliquer pourquoi cela est nécessaire.
  • De ne pas oublier de demander, si la personne est en capacité de répondre, si elle est allée à la selle (faire attention aux troubles de la mémoire).
  • De ne pas oublier d’aider à nettoyer les appareils auditifs, dentaires, lunettes. Si vous les oubliez, cela va générer un état de stress chez la personne et/ou de comportement, qui va croire qu’elle les a perdus, voire plus grave, ne pourra pas manger, voir ou entendre correctement.
  • De rappeler aux résidents qui ont encore leurs dents et qui peuvent le faire, de se laver les dents (les stimuler, les guider dans les gestes, mimiques…). L’hygiène buccale est importante. Il peut en découler des facteurs négatifs (mycose, muguet, gingivite…) qui peuvent par la suite empêcher la personne de s’alimenter correctement (perte de poids, renfermement sur soi..).
  • De regarder l’aspect cutané (rougeur, coupure, irritation), mais aussi d’observer tout incident comme un comportement inadapté, déplacé et d’en référer aux Ides.
  • D’appliquer des protocoles de soins mis en place par les Ides.
  • Si handicap ou douleur d’un côté (bras par ex.), ayez des gestes encore plus doux et soyez encore  plus vigilent. Toujours habiller le côté déficient en premier...  Par contre, pour déshabiller c’est le contraire.
  • De penser à « l’image de soi ». Valoriser les personnes coquettes en les laissant ou leur rappeler de se maquiller pour les dames. Pour les hommes c’est le rasage. Ne pas oublier la coiffure, le parfum, les ongles…
  • De penser à encourager et avoir une aide adaptée pour les personnes qui ont besoin d’être stimulées, mais qui peuvent faire.
  • De faire les transmissions de nos accompagnements à l’équipe pour qu’il y ait un suivi régulier.
  • De garder son calme selon les situations, le sourire, de faire preuve de tact et de gentillesse.
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    Si le résident exprime du bien-être à la fin de votre accompagnement, cela confirme et valorise vos compétences professionnelles, mais aussi vos qualités humaines avant tout.

     
     
     



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