COMMENT FAIRE FACE A L’AGRESSIVITE D’UNE PERSONNE ?
 

Pourquoi une personne malade devient-elle agressive ?
"L’impact psychologique de la maladie, du handicap et de la vieillesse (étape difficile de la vie : accepter la vieillesse et ses conséquences) revêt des formes différentes selon les individus. Certains s’isolent et « prennent sur eux », d’autres vont exprimer leur mal-être par une agressivité plus ou moins consciente envers les autres. Ils vont devenir impossibles et insupportables… Le personnel qui accompagne les résidents se révèle souvent la cible principale de cette réaction hostile, même si le sentiment d’amour est conservé. Généralement, l’agressivité cache une autre émotion, telle que : « j’ai peur », « je ne comprends pas », « je suis triste », « je souffre »….
 
Quelle attitude avoir face aux attaques ?
Pour adopter la meilleure attitude, il faut avant tout comprendre les raisons de cette violence et réagir avec méthodologie.
«Il ne faut ni les prendre personnellement, ni y répondre pied à pied. Inutile de lutter, d’argumenter… parfois, il vaut mieux tourner les talons et laisser l’agressivité se « dégonfler ». Le personnel devrait garder à l’esprit que ce n’est pas le contenu de l’agression qui compte, mais l’émotion sous-jacente. Il doit tenter de reconnaître celle-ci en écoutant le malade et en se montrant capable d’entendre ce qui ne va pas. Bien sûr, ce n’est pas facile : nous avons tous tendance à nous défendre de l’agression par l’agression. Le personnel, qui plus est, fait des sacrifices et donne beaucoup de lui-même préférerait plutôt être encouragé et remercié pour ses efforts.
 
Une personne souffrant de pathologies, de handicap et une personne âgée  sont très sensibles à l’environnement.
Si le personnel est inquiet et irritable, le résident le ressent et va réagir. Si le personnel est calme, l’agitation et l’agressivité du malade diminuent nettement. L’attitude du personnel est donc absolument déterminante ! Il doit en premier lieu comprendre que le comportement de la personne n’émane pas du malade lui-même mais de la maladie. Elle ne lui permet plus de fonctionner comme avant. C’est évidemment une réalité difficile à admettre, mais cette prise de conscience augmente la capacité d’écoute et favorise une attitude compassionnelle.
 
N.B : Il m’est arrivé d’entendre « il est comme ça à cause de sa maladie ! ». Je retiens votre attention la dessus, car ce n’est pas parce qu’une personne à la maladie d’Alzheimer, par exemple, qu’elle est obligatoirement violente. Les résidents sont des êtres humains comme nous, et ils peuvent avoir des angoisses avec ou sans lien avec la pathologie et c’est à nous de les comprendre. Si nous n’arrivons pas aussi à répondre à leurs besoins et attentes (écouter, observer…), ou avons ce genre de discours (type de relation non adaptée), cela génère davantage d’angoisse, de stress chez le résident et on en arrive donc à de la violence.
 
Rappel des conduites à tenir face à la violence émergente :
  • Ne pas chercher l’affrontement,
  • Ne pas se montrer trop familier,
  • Appeler la personne par son nom ou parfois même son prénom,
  • Se présenter comme quelqu’un qui n’a pas l’intention d’être offensif, donner ou rappeler son identité et sa fonction,
  • Poser des questions simples, chercher à coopérer avec le résident et non à le contrôler,
  • Laisser la personne évacuer son « émotion », sa « colère ». La laisser s’exprimer dans un premier temps et ne pas intervenir. Une fois que vous voyez qu’elle ne parle plus, attendez quelques secondes à une minute pour ensuite parler à votre tour.
  • Identifier les besoins immédiats et proposer son aide : « Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous aider ? » (Cette proposition d’aide peut conduire la personne à réfléchir selon bien évidemment son état psychique du moment. Cette réflexion, ce recours à la pensée va peut-être stopper le processus de montée en tension et de passage à l’acte).
  • Etre dans une attitude de compréhension et d’empathie car la personne est en souffrance,
  • Ecouter,
  • Utiliser des outils facilitant la répétition, la reformulation, la clarification, la compréhension,
  • Proposer un verre d’eau.
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    Et si l’on a besoin d’aide pour gérer cette situation ?
    Il ne faut pas hésiter à demander l’aide d’un ou d’une collègue si l’on se retrouve dans cette situation, afin de mieux gérer la crise. Voire même, demander aux infirmiers, aux éducateurs… de prendre le relais.
     
    En général, les résidents sont suivis par un psychologue : c’est à eux que la demande d’aide pourrait être adressée aussi. Habitué à travailler avec la maladie,  au fait de ses symptômes, il est à même d’en comprendre les conséquences psychologiques. Il peut mieux que tout autre rassurer et calmer l’angoisse du patient.
     
    On peut aussi demander de l’aide auprès des infirmiers, du médecin, qui connaissent le traitement du résident et ses effets secondaires (sachant que l’on doit aussi les connaître).
     
    En cas de besoin, faire appel aux services de secours.
     
    Les personnes démentes sont-elles agressives ?
    «La maladie d’Alzheimer ne provoque pas en soi d’agressivité sauf si l’on demande ou impose au patient des choses qu’il n’a pas envie de faire. N’ayant pas conscience de l’étendue de ses troubles et souffrant de pertes de mémoire, il peut s’opposer et ne pas se laisser faire. Les démences fronto-temporales (DFT), plus rares, entraînent des modifications majeures du comportement. Le malade, désinhibé, présente véritablement des troubles du contrôle de soi. Dans ce cas-là, l’agressivité est liée à la localisation frontale des lésions cérébrales. Cette zone peut être endommagée dans d’autres circonstances : traumatisme crânien, accident vasculaire cérébral, rupture d’anévrisme, sclérose en plaque, tumeur … Les personnes atteintes deviennent « à fleur de peau », ne supportent pas la contradiction et sont capables de violence.»


     
     



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