La relation dans l'aide au repas
et l'alimentation


La prévention de la perte de poids et de la dénutrition par le maintien d’une bonne alimentation est un élément très important de la prise en charge des personnes accueillies, surtout en maison de retraite (surtout pour celles atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de démences apparentées).
Elle précipite l’évolution et aggrave la dépendance. Aussi, il est recommandé de veiller à favoriser le désir et le plaisir de manger, et de s’assurer de la qualité nutritionnelle des prises alimentaires. Un partenariat de qualité avec une nutritionniste et les cuisines permet d’optimiser la réponse aux besoins nutritionnels et aux goûts des personnes (adaptation des menus, des textures, présentation des aliments…).
L’AMP contribue à cela via l’aide à l’alimentation et à la surveillance nécessaire au déroulement serein des repas et au maintien d’un bon état nutritionnel au regard du nombre de personnes et de leurs capacité fonctionnelles.
 
Pour favoriser le désir et le plaisir de manger, il sera tenu compte des points suivants :
  • Conserver les habitudes horaires (repères), les collations, les goûts.
  • Maintenir le caractère convivial et à la fois calme pendant les repas dans un environnement bien lumineux : éviter les sur stimulations sensorielles environnantes délétères (Pas de télévision, car cela perturbe les résidents qui focalisent sur l’image et ne s’alimentent plus). Mettre une ambiance de fond comme une musique relaxante.
  • Bien veiller à une installation confortables des résidents dans leur lit, leur fauteuil ou sur une chaise pour les repas en chambre. Il en va de même pour les repas en salle. Si le résident n’est pas bien installé (trop loin de la table, penche sur le côté…), il ne va pas pouvoir bien s’alimenter.
  • La durée du repas doit être adaptée aux habitudes et capacités fonctionnelles des personnes :
  • Certaines personnes mangent plus vite que d’autres,
  • Servir du vin à ceux qui en veulent et qui en prenaient par habitudes antérieurement,
  • donner le choix dans le goûter (Boisson chaude ou froide, différents gâteaux, fruits…),
  • Ne pas s’étonner si des personnes âgées ajoutent du vin dans leur soupe (cela se faisait avant), et donc ne pas juger et en conclure « qu’ils perdent la tête ». Faire attention aux habitudes…
  • Donner un morceau de pain à ceux qui le désire (adaptée au type d’alimentation : baguette ou pain de mie),
  • Proposer du fromage adapté au type d’alimentation : Par exemple, fromage durs ou à croute pour les repas normaux,  fromage souple voire petit carré frais pour les alimentations hachées ou mixées (à donner selon la situation sans pain pour éviter les fausses routes)….
  • Laisser un maximum d’autonomie à la personne afin qu’elle puisse s’alimenter seule. L’AMP va observer et voir s’il faut mettre en place, sous les conseils de l’ergothérapeute, des techniques d’adaptation (couverts  et verres ergonomiques, contour d’assiettes, socle antidérapant…). Si la personne a du mal, il vaut mieux accompagner le geste plutôt que de faire à la place de.
  • Penser à se placer face à la personne où sur le côté, mais qu’elle puisse vous voir. S’asseoir à sa hauteur, lui parler, ne pas s’occuper de plusieurs personnes en même temps.
  • Présentation agréable des aliments : valoriser l’aspect des aliments (couleurs, texture, présentation dans l’assiette). Eviter de mélanger les saveurs et les odeurs, en apportant les plats les uns après les autres. Eviter de mélanger le contenu de l’assiette, car la personne n’aura plus la capacité de différencier et reconnaître les aliments (goût).
  • Les personnes âgées ont un petit appétit. Favoriser en premier la prise de repas par les protéines (viandes, poissons, les oeufs…). Cela est favorable pour la masse musculaire, les tissus (escarres)... De plus, si la personne n’a pas beaucoup mangé, proposer lui un fromage supplémentaire ou un yaourt pour conserver cet apport en protéines mais aussi hydrique (yaourt). Il existe aussi des desserts hyper protéinés.
  • La personne âgée perd la sensation de soif en vieillissant. C’est à nous à lui servir quotidiennement à boire, surtout pendant la période de chaleur. Il faut penser à l’apport hydrique qui est important pour éviter une déshydratation.
  • Eviter le recours systématique aux aliments mixés : Faire attention si la personne n’a tout simplement pas un problème dentaire, une gingivite, un souci de maintien de son appareil dentaire…. Possibilité de faire appel à la nutritionniste et l’ergothérapeute.
  • Ce n’est pas évident pour les soignants, mais ce n’est pas grave si les résidents mangent avec les doigts. L’idéal serait d’avoir une alimentation « finger-food », mais pas tous les établissements le pratique.
  • Si une personne mange peu pendant un repas, lui proposer alors plus d’aliments sucrés (en général la personne préfère manger du sucré plutôt que du salé en vieillissant) : des bananes, des yaourts (toujours penser aux protéines)…. Il vaut mieux donner à manger du sucré plutôt que rien !
  •  
    En général, dans les EHPAD, il y a deux salles de restauration : une pour les personnes autonomes et l’autre pour les dépendants. Le rôle de l’AMP/AVS/AES, s’il est présent dans les deux salles et d’observer, d’analyser les situations. Il peut proposer à l’équipe qu’une personne passe de la salle des autonomes à la salle des dépendants pour une période courte, car son état de santé fait qu’elle a du mal à s’alimenter, il est nécessaire de la stimuler, de l’aider à s’alimenter, le temps qu’elle aille mieux. L’avancée d’une pathologie peut aussi provoquer des pertes cognitives et une modification du comportement chez la personne âgée. L’AMP/AVS/AES peut proposer de la faire passer, après un accord commun de l’équipe soignante de la salle des autonomes à la salle des dépendants définitivement. A l’inverse, une personne qui est en salle des dépendants, et qui avec un accompagnement adapté, une stimulation de la part du personnel, peut retrouver une autonomie à l’alimentation et elle peut passer en salle des autonomes.
     
    Il est recommandé de s’assurer de la qualité nutritionnelle des prises alimentaires en formalisant par écrit la surveillance de l’état nutritionnel des personnes, par la mesure régulière du poids corporel (une fois par mois).
     
    Comme il a été cité ci-dessus, en cas de troubles particuliers (de préhension, de déglutition, mais aussi opposition, dépression, apathie…) limitant les prises alimentaires, et en cas de perte de poids, des mesures spécifiques personnalisées sont envisagées et formalisées, en lien avec les Ides, la nutritionniste (adaptation de la nature des aliments aux besoins et aux goûts de la personne, des textures, des apports caloriques, recours à des compléments alimentaires…), l’ergothérapeute (recours à des aides techniques telles qu’adapter les couverts aux troubles de préhension, favoriser les contrastes en cas de troubles visuels…), l’orthophoniste (trouble de la déglutition), le médecin traitant et/ou le médecin coordonnateur….
     
    Le recours à des techniques invasives d’alimentation résulte d’une réflexion pluridisciplinaire et éthique. Il s’agit dans tous les cas d’une décision d’ordre médical, mise en œuvre par des professionnels expérimentés.

     
     
     



    Créer un site
    Créer un site