L’Accompagnement au coucher
 
 
Le sommeil
 
Le sommeil permet d’éliminer la fatigue physique et psychique de la journée et permet un état de bien-être pour le lendemain. Il fait partie des besoins fondamentaux (besoin vital). Il est réparateur puisqu’il permet à nos cellules de se régénérer, mais il est aussi indispensable au maintien des fonctions cognitives.
 
Trouble du sommeil
 
Un trouble du sommeil est lié aux habitudes de sommeil d’une personne. Certains sont suffisamment sérieux pour interférer au fonctionnement physique, psychique et émotionnel de celle-ci.
 
En institution, les motifs évoqués pour « expliquer » les troubles du sommeil sont :
  • Un sommeil de mauvaise qualité,
  • Un sommeil de courte durée,
  • Des réveils répétitifs durant la nuit,
  • Des insomnies,
  • Une évocation de solitude,
  • La médicamentation,
  • Les pathologies,
  • Les habitudes de vie (se coucher tard, se lever tard…),
  • La nuit (opacité et ambiance nocturne),
  • La peur de mourir,
  • Le changement de saisons (coucher et lever du soleil et les jours qui s’allongent),
  • Les stimulants,
  • L’alcool, les drogues….
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    L’AMP/L'AES/L'AVS : un rôle de passeur
     
    Il annonce la rupture entre l’ordre de la vie collective et le relâchement de l’imaginaire, des rêveries et de l’intimité. Ce qui implique un certain degré de complicité entre lui et le résident. Il est le garant du confort physique et contribue au bien-être psychologique des personnes aidées.
     
    Le coucher
     
    Le coucher permet de faire la transition entre la journée écoulée et le lendemain. C’est un moment de la journée où les appréhensions surgissent. Il est nécessaire d'apaiser les tensions de la journée et de s'endormir dans une certaine harmonie du corps et de l'esprit, pour passer une nuit calme et sereine, ce qui est parfois déterminant pour le bon fonctionnement du jour suivant.
     
    Le rôle de l’AMP/AVS/AES
     
    Il est de veiller à ce que les résidents soient bien accompagnés au moment du coucher, avec une écoute, des gestes, des paroles et des regards rassurants.
    Le moment du coucher permet un rapport privilégié avec les résidents, il crée un échange c'est aussi un moyen de faire une mise au point individuelle sur ce que le résident a vécu de sa journée. Cela nous permet aussi de recueillir des informations sur leurs états physiques ou mentaux.
     
    En général, c’est à ce moment-là qu’ils :
  • Parleront de la journée écoulée,
  • Se livreront sur leur(s) angoisse(s), leur(s) crainte(s),
  • Parleront des personnes de leur entourage (famille, amis, personnel de
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  • Diront s’ils ont des douleurs,
  • Expliqueront qu’ils se sentent seuls, qu’ils ne connaissent personne….
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    C’est pendant cet échange, que nous allons pouvoir travailler par exemple, sur la socialisation de la personne (si elle est solitaire) en l’invitant aux animations de l’institution….
     
    Il faut aussi respecter le temps du coucher de chacun. Certaines personnes souhaitent se coucher directement après le repas, alors que d’autres préfèrent regarder un peu la télévision, écouter de la musique… Il ne faut pas les brusquer.
     
    Au moment du coucher, il serait souhaitable de faire participer le résident selon ses capacités (déshabillage, brossage des dents, passage au WC ou change de protection : attention au respect de l’intimité) et de respecter son rythme. C’est une façon de maintenir leur autonomie et de les revaloriser.
     
    Faire attention à l’environnement :
  • Draps propres,
  • Vêtements propres,
  • Chambre bien oxygénée (Bien aérer la pièce pendant la journée),
  • Température de la chambre comprise entre 17 et 20°. Mais, certaines personnes préfèrent dormir dans une pièce plus froide ou plus chaude. Il faut donc s’adapter au choix de la personne tout en veillant à ne pas la mettre en danger (hypo ou hyperthermie).
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    Faire attention aux rituels et les respecter afin qu’ils puissent se coucher sereinement. Leur laisser le libre choix :
  • Mettre à disposition (toucher, vue) des objets personnels rassurants comme des cadres photos….,
  • Porter une tisane,
  • Mettre une bouteille d’eau ou un verre d’eau à disposition sur la table de chevet,
  • Eclairer la lampe de chevet ou la salle de bain en laissant la porte entre-ouverte,
  • Laisser les volets entre-ouverts ou ouverts,
  • Laisser la sonnette d’alarme à portée de main (rassurer au cas où),
  • Donner un objet transitoire,
  • Mettre la télévision (car certaines personnes ne réussissent à s’endormir qu’avec un bruit de fond), et leur donner la télécommande dans le lit,
  • Ranger leur(s) effet(s) personnel(s) à l’endroit qu’ils désirent. Un sac à main dans le placard, un mouchoir sous l’oreiller…

  • Au moment de partir :
  • Faire attention qu’il ne leur manque rien, ou s’ils ont besoin de quelques choses en particulier qu’ils ne demandent pas d’ordinaire,
  • Leur expliquer que vous allez les revoir le lendemain, ce qui est rassurant et sécurisant pour certaines personnes,
  • Leur dire « Bonne nuit ».
  •  
    Si toutes ces petites attentions ne sont pas faites au moment du coucher, il est sûr que la personne sera très énervée, contrariée, perturbée… Ce qui compliquera son endormissement et son état physique et psychologique du lendemain.
    L’accompagnement de l’AMP sera aussi plus compliqué avec par exemple, un refus de soins, de traitement, une agressivité envers le personnel et la famille….  D' où l'importance de bien veiller à ce qu’elle ne manque de  rien et surtout bien verbalisé nos faits et gestes.
     
    Ce qu’il ne faut pas faire
     
    Agir de façon basique en couchant un résident (déshabiller la personne, la coucher et sortir de la chambre), car cela peut avoir un impact négatif (pleurs, cris, insomnies) sur l’état physique et psychologique de la personne. Il faut agir en fonction des besoins et envies des résidents et non pas en fonction des nôtres.
     
    Il faut surtout se rappeler qu’on ne fait pas « à la place de » croyant bien faire à cause de leur fragilité et qu’il ne faut pas décider à leur place.
     
    Conseils pour les accompagnements
     

    Il faut tenir compte de l’état général de la personne au moment où nous l’accompagnons.
    Par exemple, Mme X, d’ordinaire un peu participante, est fatiguée depuis plusieurs jours pour x raisons…. Ce soir, nous allons peut-être un peu plus l’aider, et lorsqu’elle ira mieux, nous la restimulerons.
    Le travail de l’AMP est aussi de s’adapter à la situation et de ne pas non plus sur-stimuler les personnes, car nous pouvons les mettre en situation d’échec et de dévalorisation de soi. D’où l’importance de bien connaître le résident.
     
    Il faut donc penser à la variabilité des situations et à réajuster sa façon de travailler en regardant et observant les résidents. Ainsi l’accompagnement sera plus adapté. Ce travail régulier est nécessaire.
     


    Conclusion
     
    Les résidents apprécient qu’on leur accorde un peu de temps au moment du coucher. C’est un moment important où vous allez pouvoir communiquer avec eux et installer une relation de confiance.
     
    Il faut leur montrer de l’attention et veiller à ce qu’ils se couchent dans de bonnes conditions. C’est rassurant, sécurisant et permet à la personne de se détendre et bien s’endormir.
     
    Il faut donc respecter les rituels, qui à l’évidence, favorisent un maintien, voire une restauration identitaire chez la personne institutionnalisée.


     
     
     



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