LES NOTIONS DE SANTE, DE MALADIE
ET DE PREVENTION
I – RAPPEL DES CONCEPTS ET DEFINITIONS La notion de maladie et de santé Il n’existe pas de définition unique de la maladie et de la santé, car selon les personnes, elles ne sont pas interprétées de la même manière.
La maladie est « l’altération de l’état de santé » caractérisée par « un ensemble de ruptures d’ordre physique, mental et/ou social et se manifeste par des symptômes objectifs et subjectifs ». (Définition du dictionnaire des soins infirmiers…)
Classiquement, la santé est une absence de maladie, mais l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé) en donne une définition plus large en 1946 : « un état complet de bien-être physique, mental et social, [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ».
La santé est une valeur importante pour l'individu car la maladie est perçue comme une menace. Toutefois, la santé individuelle est un
état d'équilibre qu'il faut chercher à préserver. Il s'agit de prendre en compte l'individu malade mais aussi son environnement familial et social.
Pour conserver sa santé, c'est-à-dire un équilibre physique, mental et social, l'homme doit satisfaire ses
besoins vitaux (boire, manger), indispensables au maintien de la vie et au bien-être physique, et s'adapter à son environnement. Les besoins secondaires varient selon les individus ou les groupes sociaux (besoins psychologiques, affectifs, intellectuels qui correspondent au bien-être mental et social). Voir la pyramide de Maslow et les 14 besoins de Virginia Henderson.
Le droit à la santé « L'affirmation du droit à la santé est inscrite dans les
textes fondamentaux français et internationaux. Elle est apparue pour la première fois dans la
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.
La Déclaration des droits de l'homme de 1789 : « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille ».Le Préambule de la Constitution française de 1946 et 1958 : « La Nation assure à l'individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement. »La Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne de 2000, qui « reconnaît et respecte le droit d'accès aux prestations de sécurité sociale et aux services sociaux ».Le droit d'être soigné sans discrimination, quelle que soit sa condition économique et sociale, et de bénéficier d'une vie décente est ainsi un
droit fondamental. Il doit permettre l'égalité dans l'accès aux soins, aux institutions, à la prévention, à un environnement sain.
En France, l'État est le garant de ce droit, à travers la Sécurité sociale, la couverture maladie universelle (CMU), les organismes de prévoyance, les établissements de santé ou encore la prévention ».
II – CLASSIFICATION DES MALADIES Les maladies peuvent être classées selon leurs causes et différents facteurs qui sont multiples et qui peuvent modifier l’état de santé de la personne.
Les facteurs peuvent être endogènes (morphologie, le patrimoine génétique…) ou exogènes (rythme de vie, l’hygiène de vie…).
Cependant, il y a deux causes principales qui déclenchent la maladie : La première est physique et la deuxième et psychique.
Quelques exemples de maladies :
Les maladies organiques (atteinte d’un organe) : Infarctus, diabète, troubles digestifs…Les maladies neurodégénératives. Elles affectent le fonctionnement du cerveau ou plus généralement le système nerveux de façon progressive au cours de leur évolution : Alzheimer, parkinson, SEP…Les maladies génétiques : Les maladies génétiques désignent l'ensemble des maladies qui sont causées par un ou plusieurs gènes défectueux ou par une anomalie chromosomique. Elles peuvent être héréditaires ou non. Ainsi, les maladies géniques qui concernent des gènes défectueux sont transmissibles à la descendance. Nous connaissons la mucoviscidose, la myopathie, la trisomie 21…Les maladies psychiques : Elles sont d’origine psychologique. Elles ne provoquent pas de troubles physiques, mais des troubles du comportement et de la personnalité. Elles sont souvent dues à une mauvaise image de soi et à de mauvaises relations avec le monde extérieur, famille, sociabilité.Les maladies psychosomatiques : Les maladies psychosomatiques sont des maladies d’origine psychologique, qui déclenchent des symptômes physiques. Le stress et l’angoisse, peuvent par exemple, provoquer de l’eczéma ou un psoriasis. III – LA POLITIQUE DE SANTE PUBLIQUE La politique de santé publique a pour but la santé des populations. Elle s’efforce donc d’améliorer l’état de santé de la population dont elle a la responsabilité.
La santé publique a pour objectifs (définition de l’OMS) :
D’ajouter de la vie aux années, en donnant aux individus les moyens d’un bien-être physique et psychique ;D’ajouter de la santé à la vie, en diminuant la morbidité et l’incapacité ;D’ajouter des années à la vie, en allongeant l’espérance de vie.La loi relative à la santé publique du 9 août 2004En 1902, la territorialisation des politiques de santé et l’affirmation du concept de santé publique constitue la première loi de santé publique en France. Il faudra attendre 2004 pour que la France se dote d’une véritable loi de santé publique. Cette loi définit la politique de santé publique en France et son domaine de compétence. Les objectifs de cette loi sont de :
réduire la mortalité et morbidité évitables en particulier celles des populations fragilisées ;réduire les inégalités de santé ;procurer la qualité et la sécurité ses soins et des produits de santé.Quelques axes prioritaires :soins palliatifs ;obésité ;maladie d’Alzheimer ;douleurLa cause nationale de santé publique pour l’année 2014 est Santé mentale et troubles psychiques.
Les types de la préventionLa prévention est l’axe principal de la politique de santé. L’OMS a proposé d’en distinguer trois types :
La prévention primaire qui s’exerce avant l’apparition de la maladie,La prévention secondaire qui vise à limiter le développement de la maladie,La prévention tertiaire qui vise à limiter les récidives et les incapacités dues à la maladie.L’éducation à la santéL'éducation pour la santé a été définie par l'OMS comme "tout ensemble d'activités d'information et d'éducation qui incitent les gens à
vouloir être en bonne santé, à
savoir comment y parvenir,
à faire ce qu'ils peuvent individuellement et collectivement pour conserver la santé, à
recourir à une aide en cas de besoin".
De façon plus précise, l’OMS indique que "l'éducation pour la santé est la composante des soins de santé qui vise à encourager l'adoption de comportements favorables à la santé. [...] Par l'éducation pour la santé, on aide les gens à élucider leur propre comportement et à voir comment ce comportement influence leur état de santé. On les encourage à faire leurs propres choix pour une vie plus saine. On ne les force pas à changer. [...] L'éducation pour la santé ne remplit pleinement sa fonction que si elle encourage les gens à participer et à choisir eux-mêmes. Ainsi, ce n'est pas faire de l'éducation pour la santé que dire simplement d'adopter un comportement favorable à la santé".
Les moyens utilisés sont les actions médiatiques (télévision, vidéo, radio…), les messages écrits (articles de journaux, affiches…), la formation de professionnels... Le but est donc de modifier les comportements, renforcer l’autonomie de décision et de responsabilité des gens et de promouvoir la santé.
L’éducation thérapeutique du patient"
L’éducation thérapeutique du patient vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. Elle fait partie intégrante et de façon permanente de la prise en charge du patient. Elle comprend des activités organisées, y compris un soutien psychosocial, conçues pour rendre les patients conscients et informés de leur maladie, des soins, de l’organisation et des procédures hospitalières, et des comportements liés à la santé et à la maladie. Ceci a pour but de les aider (ainsi que leurs familles) à comprendre leur maladie et leur traitement, collaborer ensemble et assumer leurs responsabilités dans leur propre prise en charge, dans le but de les aider à
maintenir et améliorer leur qualité de vie".
Pour cela, il faut prendre en compte les capacités cognitives, affectives, psychomotrices de chaque personne et intervenir de façon adaptée (méthodes pédagogiques appropriée). Le contenu doit être élaboré à partir de ce que les gens maîtrisent et connaissent déjà !
La démarche thérapeutique est une démarche contractuelle basée sur un contrat. Ce contrat est essentiel et est la seule garantie de la réussite du projet, de l’implication de la motivation du patient. La démarche thérapeutique exige une approche globale du problème, c'est-à-dire prend la personne dans son ensemble mais ne pas se focaliser uniquement sur la pathologie.
Il faut prendre en compte :
Le traitement.La pathologie.Le mode de vie du patient.Ses croyances et ses convictions.Le projet de soin individualisé. IV - ATTENTION, C’EST IMPORTANT D’Y PENSER A côté de toutes les causes organiques de souffrance cérébrale, des pathologies générales ou des médicaments peuvent donner des troubles d'allure neuropsychiatriques.
Des affections organiques peuvent mimer toutes sortes de maladies psychiatriques :syndromes confusionnelssyndromes démentielstrouble de l'humeur : instabilité émotionnelle, anxiété, dépression.modification du caractère, irritabilité, indifférence, oppositionnisme.modification du comportement : apathie, fatigabilité ou plus rarement hyperactivité.manifestations délirantes et hallucinatoiresAgressivité inexpliquée, récidivante… Un exemple : Le diabèteL'hypoglycémie peut entraîner des troubles du comportement importants à type d'agitation psychomotrice et d'incohérence ou des signes plus discrets à type d'anxiété ou d'oppositionnisme. Ces troubles psychiques à type d’agitation, de stupeur, d’irritabilité, etc…. peuvent être les seuls signes précédant d’un coma diabétique.
Les maladies peuvent aussi, entraîner une position dépressive !!La maladie, qu'elle soit grave ou qu'elle survienne chez un sujet fragile, constitue une atteinte de l'intégrité corporelle et provoque secondairement un ébranlement de l'équilibre psychique. On peut observer une altération de l'image du corps, du sentiment d'existence, éventuellement de l'identité sociale, et dans certains cas de l'identité psychique. Si de tels troubles apparaissent, ils seront fort variés dans leur intensité et leur durée, non seulement en fonction de la gravité de la maladie et de ses contingences, mais aussi en fonction des représentations qu'en a la personne malade, de son identité subjective, de sa vie familiale et de son entourage, de ses investissements personnels et sociaux, des circonstances etc.
La maladie, surtout si elle est grave, est associée à une réalité ou à un sentiment de perte, avec par exemple :
une limitation des capacités physiques et intellectuellesune perte de libertédes contraintes temporellesune perte d'autonomie.La dépression constitue alors un mouvement défensif, naturel et peut-être une réaction bien adaptée à une situation où le sujet malade doit faire le deuil de sa bonne santé, renoncer à toutes sortes d'activités, de projets et de plaisirs et où son image narcissique est plus ou moins fortement détériorée.
V – LE ROLE DE L’AMP/AVS/AES ET DE L’EQUIPE PLURIDISCIPLINAIRE C'est ici que l’équipe joue un rôle très important.
L’AMP/AVS/AES sera capable de :
Comprendre les liens entre santé et maladie,Repérer les facteurs influençant la maladie (facteurs favorisants),Identifier les origines des pathologies,Comprendre les origines des pathologies,Comprendre le processus d’apparition, de transmission et d’évolution de la maladie,Percevoir et respecter les réactions individuelles face à la maladie… L’AMP/AVS/AES fera des transmissions à l’équipe et à son ou ses supérieurs hiérarchique(s) sur des changements physiologiques, physiques et de comportements…. Les Ides prendront le relais et feront appel aux médecins afin qu’une bonne prise en charge soit faite dans un premier temps.
Selon la situation, il faudra faire appel au psychiatre ou au psychologue de l’établissement pour l'éclairer sur le résident/usager dont il a la charge, aussi bien que pour aider ce dernier.
D’autres moyens peuvent être mis en œuvre, comme de la kiné, un aide de l’ergothérapeute…
Le but est d’effectuer un accompagnement adapté !
Le projet de vie du résident sera revu en équipe et réadapté par rapport à la situation actuelle de la personne. L’accompagnement de l’AMP/AVS/AES sera peut-être modifié et un suivi sera nécessaire pour voir l’évolution des conséquences de la maladie sur le résident. Le but est d’aider la personne à maintenir ou développer son autonomie, en tenant compte de ses capacités cognitives, physiques et psychiques, mais aussi de la pathologie. Un bilan sera fait quotidiennement pour réadapter le projet de vie dans l’institution.